
Ce qui est troublant dans les réactions des fans de Fabrice Micheau vis-à-vis de la vidéo que le podcast a postée la semaine dernière - et soulignons que ces réactions proviennent uniquement de femmes, femmes que Fabrice Micheau a lui-même coachées en leur racontant le genre de "salades" que l'on peut voir dans la vidéo - c'est que beaucoup de ces femmes se retrouvent dans des groupes respectables de réseaux sociaux surdoués. De plus, certaines sont également des abonnées du podcast, ce dont je leur suis reconnaissant, et je tiens à les assurer de toute ma compassion et compréhension.
Il est déstabilisant de réaliser que l'on a été la victime d'un discours douteux, et j'ai moi-même vécu cette situation.
Alors pourquoi cela me trouble-t-il ?
Parce que, toutes proportions - et provocations - gardées, leur réaction, enfin leur déni, ressemble un peu à celle des fans d'une célébrité dont on découvrirait qu'il a abusé sexuellement d'autres femmes.
Tout le monde était au courant, mais personne n'osait en parler...
Tout le monde, apparemment, chez Mensa ou ailleurs, savait qu'il disait n'importe quoi, mais personne n'osait élever la voix, comme si c'était normal ou par peur des conséquences. Quant à ses fans ou ses élèves, elles savaient toutes qu'il racontait des choses ridicules qui n'avaient aucun rapport avec la douance, mais peut-être préféraient-elles fermer les yeux pour pouvoir profiter de ses conseils en coaching, des idées qui pourraient s'appliquer à n'importe quelle situation, qui sont en fin de compte des propositions de développement personnel en business, mais qu'il présente comme spécifiquement destinées aux surdoués, tout en mélangeant Autisme et Douance.
Il s'agit donc d'une véritable supercherie, c'est à dire une substitution d'une notion pour une autre, à la manière de Raymonde Hazan.
À mon avis, la différence entre Raymonde et Fabrice est la suivante : Raymonde Hazan est une intellectuelle de la mouvance New Age, à la culture et au vocabulaire limités, et propose un monde sombre et anxiogène basé sur des notions troubles, ambiguës, et un mélange des genres. Mais tout le monde la perçoit comme un clown.
Fabrice Michaud, c'est l'inverse... - if you know what I mean -
C'est pourquoi j'ai choisi de présenter Raymonde Hazan sous un angle dark et inquiétant, et Fabrice Micheau sous un angle ridicule, afin de souligner cette dissonance cognitive chez ceux et celles, principalement les femmes, qui ferment les yeux sur ses erreurs, ses approximations, ses amalgames, ses absurdités et ses extravagances mentales, par peur, par recherche de bien-être ou par paresse intellectuelle, alors qu'une petite voix le leur rappelle constamment...
OUI, tout le monde savait.
OUI, tout le monde savait.
Fabrice Micheau est le sujet de très nombreuses discussions sur les réseaux sociaux qui pointent du doigt les incohérences et les absurdité de son discours.
Mais souvent les fans d'une personnalité préférent fermer les yeux sur les méfaits de leur idole. Et souvent toute l'intelligentsia en fait de même, simplement parce qu'il est là depuis 15 ans et qu'il a peut-être même créé une cellule Mensa...
Alors, bon, quelle importance s'il confond autisme et douance? Finalement, est-ce que cela importe vraiment?

Eh bien, je suis désolé, mais il y a certaines choses qui méritent d'être dénoncées. La question finale étant de savoir si cela est dangereux ou non?
C'est une question vraiment importante, car au cours des deux dernières années et demie où j'ai animé ce podcast, de nombreu-ses spécialistes m'ont expliqué les dangers potentiels de ce genre de discours, de ces amalgames, et du fait de faire croire aux gens qu'ils sont surdoués ou non, ou de leur faire croire que leurs problèmes viennent de leur douance, les détournant ainsi d'une véritable prise en charge de troubles psychologiques... Ici, la question centrale est de savoir si nous nous trouvons réellement face à une potentielle dangerosité.
Sommes nous dans un jeu?
Je ne parle pas de savoir si le discours de Fabrice Micheau est douteux, car il l'est, cela n'est pas le point. Ma question est de savoir si nous sommes, chez Mensa, chez les autres psychologues, ou parmi les clients de Fabrice, dans un jeu où l'on peut simplement balancer des phrases sans conséquences réelles, où l'important est de se promouvoir, sans aller plus loin car cela n'a pas d'importance. Et dans ce cas, je comprendrais parfaitement que l'on soit offusqué par la dénonciation de quelqu'un qui joue finalement le jeu comme tout le monde, qui détient ses cartes en main et joue au poker menteur, que ce soit gagnant ou perdant.
Et si ce n'est pas dangereux, alors dans ce cas, il faudrait arrêter définitivement de dénoncer les pseudo-concepts et la désinformation sur les surdoués...
Nous serions simplement dans un jeu de société où chacun place ses pions, ses cartes, ses atouts comme bon lui semble afin de faire prospérer son propre business, tout comme à l'Assemblée nationale où après une journée passée à se disputer devant les caméras, on se retrouve tous autour d'un verre en se tapant sur l'épaule et en parlant de football.

C'est ce genre de questionnement qui , selon moi, est suscité par les polémiques générées par les épisodes intenses du podcast. J'ai parfois l'impression de me retrouver dans la position de quelqu'un qui devrait discuter avec le genre de personne que l'on voit dans les films américains, vous savez, ceux qui sont debout dans un coin de rue et nous expliquent avec des idées conspirationnistes farfelues que la fin du monde approche !
Quel serait mon intérêt d'engager une discussion de cinq minutes avec quelqu'un qui croit qu'une comète va s'écraser sur la planète dans les deux prochaines minutes ? Quel serait l'avantage de le prendre au sérieux, et quel bénéfice mes followerz tireraient-ils du fait que je leur explique pourquoi cela n'arrivera pas, en présentant des arguments ?
Nous ne sommes pas dans le domaine de la connaissance, nous sommes ici dans le domaine de la croyance, un domaine vaste et étendu qui ne concerne pas seulement les fans de Fabrice Micheau, et auquel j'ai personnellement dû faire face en tant que victime.
Je réitère donc ma question du jour : est-ce réellement potentiellement dangereux ou non ?
Parce que selon les réponses, je pourrais continuer à croire au Père Noël et ne révéler à quiconque qu'il n'existe pas...
